Françatome.gif Johan Heliot sort régulièrement des uchronies à forte inspiration feuilletonesque (à commencer par La Lune seule le sait), et la dernière répond en partie à ceux qui se demandent « où sont les fusées, les stations orbitales, promises dans les années 1950 ? », celles de 2001, ou moins récemment celle imaginée par von Braun :

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Justement, le point de divergence imaginé par Johan Heliot traite de von Braun : et s’il était venu travailler en France avec son équipe, au lieu de partir aux États-Unis après la Seconde Guerre Mondiale ? (En toute franchise, la divergence devrait être antérieure, pour que la France réussisse à mettre la main sur von Braun avant les Américains dans le chaos de l’Allemagne de 1945, le garde, et se permette un programme spatial). Et surtout, si on lui avait donné les moyens de ses ambitions, au lieu de le limiter à construire Saturn V pour une course à la Lune sans lendemain ?

Hélas, les conséquences sont beaucoup moins riantes que ne le laissent présager les personnages hilares de la couverture : si la France devient une superpuissance grâce à ces nouvelles technologies et les armes correspondantes, elle vire aussi à la dictature militaire qui ne veut pas lâcher son Empire colonial (De Gaulle aurait-il si mal évolué ?).

Vers 1988, le fils du premier adjoint scientifique de von Braun, brouillé avec son père, revient dans une France en pleine décomposition, et tombe en plein sac de nœud politico-familial. L’action s’entremêle avec les flashbacks sur son enfance, dans le désert algérien d’où partaient fusées et éléments de station orbitale.

Un bon cru, à la lecture facile (ce n’est pas péjoratif), même si j’ai trouvé la fin également facile. Ce n’est pas un livre optimiste.

PS : Livre découvert grâce à une conférence organisée par mon précieux libraire à Fegersheim il y a quelques jours, à laquelle Johan Heliot participait. Encore une soirée pleine de titres qui vont me coûter cher en temps de lecture !